LE RÊVE
Me promenant sur la plage
j’ai décidé de te laisser.
Je foulais sur une argile obscure
qui tremblait
et je coule et je sors,
j’ai décidé que tu devras sortir
de moi que tu me pesait dessus
comme une pierre coupante,
et j’ai détaillé ta perte
Pas par pas :
à couper les racines,
à te relâches seul dans le vent
O dans cette minute,
Mon amour, un rêve
avec des ailes terribles
qui te recouvrais
Tu te sentais fouler dans l’argile,
et tu m’appelais et je ne venais pas,
tu allais, immobile,
sans te défendre
jusqu’à tu te fait avaler par les sables mouvants.
Featured Image: “Nike / Winged Victory of Samothrace”, Musée de Louvre
Neruda, Pablo. “The Dream”. 5 Decades: Poems 1925 – 1970. Grove Press. 1994.